La Mort

« Ce n'est pas parce que les autres sont morts que notre affection pour eux s'affaiblit, c'est parce que nous mourrons nous-mêmes. »

-Marcel Proust-

 

Analyse


Ce poème est un sonnet en alexandrins.
Il est composé de 2 quatrains et 2 tercets.
La forme en alexandrins utilisée, évoque le ton solennel et classique d'un sujet grave comme celui de la mort.
Néanmoins, l'utilisation des rimes croisées, apporte une certaine fantaisie qui renforce l'oxymore du titre Mort/Joyeux.
Les rimes sont pauvres et suffisantes.
Dans le premier quatrain, Baudelaire imagine sa propre sépulture.
Il l'idéalise "terre grasse" donc riche où il pourra "s'étaler" et "dormir"dans les profondeurs de la fosse qu'il aura lui même creusée.
"Je veux" sous entendu telle est ma volonté (dernière volonté ?)
Pourtant, dans le second quatrain, il semble revenir à la réalité.
"Je hais les testaments et je hais les tombeaux"
Il refuse les conventions et la religion.
Baudelaire ne recherche pas la pitié, mais décide au contrairede s'offrir en pâture.
Il veut mourir en martyre. Il se compare à un animal de boucherie
"A saigner tous les bouts de ma carcasse"
Les 2 tercets qui achèvent le poème ressemblent à un sizain.
Le 1er tercet rappelle le 1er quatrain Baudelaire se détache de la mort.
Il est libre, il décide. Or la mort est un état de néant ou il n'y a plus de place pour la réflexion.
Il va retrouver les vers, symbole même de la putréfaction du corps.
Mais probablement parle t-il aussi de son oeuvre. Est-ce une remise en question ?
"Ô vers ! noirs compagnons sans oreilles et sans yeux"
Il exprime un profond sentiment de solitude. La mort est devenue essentielle.
Il compare les vers à des philosophes débauchés.
Dans le dernier tercet, Baudelaire offre à ces mêmes versles restes de son corps.
Ne fait il pas allusion à ses nombreux détracteurs à qui (on peut l'imaginer),il propose de lui survivre dans la critique.
"A travers ma ruine allez donc sans remords"
Baudelaire a imaginé la fin la plus tragique possible, pourtant il doute. Y a-t-il pire ?
"Et dites-moi s'il est encor quelque torture"
Baudelaire craignait déjà que son recueil ne soit controversé.
Il est mort certes "parmi les morts" les autres morts étant peut être ses critiques qu'il ne considèrepas plus vivants que lui.

 

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